Au milieu des années 1980, l’OKB Soukhoï reçut l’autorisation du gouvernement de vendre une version « dégradée » du Su-24 aux alliés arabes. Le premier vol du prototype T-6MK a été réalisé le 30 mai 1987 et le Su-24MK est devenu officiellement disponible à l’exportation le 17 mai 1988, sa production s’achevant en 1991. Bien sûr, ces avions furent vendus sans l’avionique, l’IFF (Identification Ami/Ennemi) et les systèmes d’armes utilisés sur les appareils russes, ce qui en faisait un appareil moins fonctionnel et moins létal, finalement.
Les différents pays utilisateurs de cette version du Fencer furent l’Algérie, l’Iran et l’Irak, la Libye et la Syrie.
 

L’imposante boîte est remplie de presque 700 morceaux de plastique, réparties sur 23 grappes dont 11 rien que pour l’armement, de 4 pièces en métal blanc (en option pour le train d’atterrissage) et de 6 en vinyle pour les pneus. Deux décorations sont proposées dont une en 2 tons de marron pour un appareil destiné à l’exportation que je me suis empressé de choisir en raison de son originalité.
Autant le dire tout de suite, si à l’ouverture de la boite, on se prend à rêver, le montage de ce gigantesque et encombrant puzzle va vite nous faire redescendre sur terre.
Enfin, et pour ceux qui voudraient en faire une maquette plus conforme à la réalité, il existe de l’aftermarket, notamment chez Neomega, qui permet de corriger les erreurs de formes de la partie avant, des entrées d’air et du croupion.

Documentation : Aerofax, Russian Aircrafts in Action (Polygon Press)

 

Les sièges éjectables, bien que simplistes, sont suffisamment ressemblants à des K-36 pour s’en contenter. Ils ont été détaillés avec du fil de cuivre, d’étain et de la feuille de plomb pour les rendre plus conforme à la réalité. Les poignées d’éjection, oubliées par le fabricant, seront faites en fil de cuivre mis en forme sur un gabarit taillé dans du profilé plastique :


La baignoire, bien visible une fois emprisonnée dans le fuselage, a été grandement améliorée à l’aide de carte et profilés plastique. Les consoles ont été refaites à l’aide de photodécoupe Reheat Models RH034 :

Le radar a été grandement simplifié par Trumpeter, notamment l’antenne dont la structure arrière, pourtant bien visible, a été complètement oubliée. Des morceaux de profilés plastique ont été collés sur la cloison interne afin de représenter, en trompe l’œil, les différents boîtiers électroniques :

Les puits du train principal ont été complétés de tubulures, faites en fils d’étain et profilés plastique, et de torons de câbles électriques. Ces derniers sont en brins de cuivre tressés, enveloppés dans de la bande cache coupée en fines lamelles, pour simuler la gaine :

Voulant laisser le radar apparent, le plastique du cône a été affiné au maximum à l’aide d’une fraise montée sur une mini-perceuse : vitesse de rotation minimale pour ne pas faire fondre et on enlève progressivement de la matière. Le tout est meublé de profilé plastique pour la structure et fil de cuivre pour le câblage. Le tube Pitot a été recouvert de son FOD et les antennes refaites pour gagner en finesse :

Afin d’éviter de mauvaises surprises lors de l’assemblage du fuselage, les demies coquilles, fournies en deux parties, sont préalablement assemblées. Le joint est peaufiné au Surfacer puis les entrées d’air sont collées en place :

Les différents sous-ensembles sont apprêtés en Nato Black sur lequel on pulvérise, perpendiculairement à la surface, du Blanc en voiles légers ; on insistera particulièrement sur les zones soumises à un fort éclairage. Les ombres sont, ainsi, naturellement marquées :

La couleur de base est ensuite appliquée. Pour les puits de train, c’est un mélange de H308 et H31, à parts égales. Ici aussi, on veillera à pulvériser bien perpendiculairement à la surface :

Les reliefs, essentiellement les éléments structurels, sont éclairés au Blanc largement dilué à l’eau et déposé sous forme de glacis. La couleur est montée progressivement jusqu’au résultat souhaité :

Un premier jus Deep Brown est appliqué par capillarité dans les creux, sur l’ensemble du puits et un deuxième, Earth, uniquement sur les zones qui recevront l’empoussiérage. Enfin, un jus Blanc est diffusé dans les lignes de rivets :

Quelques projections de terre sont réalisées à l’éponge imbibée de peinture Terre et Ocre Vert. Puis, on fond le tout en brossant du pigment Europe Dust sur les zones traitées au préalable :

Après avoir peint les derniers détails, on leur donne du volume à l’aide de différents jus : du Blue Black pour les parties en aluminium, du Green Brown pour celles en vert, du Neutral Brown pour celles en beige et du Dark Red Brown pour celles en jaune :

Le radar est en H307 mélangé à du H314. La cloison qui le supporte est peinte en 73015 (Zinc Chromate russe) de chez AKAN. Après avoir peint les détails aux peintures Prince August, un jus Stone Grey est diffusé sur les parties grises alors que celles en jaune reçoivent un jus Green Brown :

La teinte du cockpit est assez difficile à appréhender. Akan a bien à son catalogue la référence correspondante (73068) mais ne l’ayant pas sous la main, je suis parti sur un mélange de XF-22 et de H314, en essayant de me rapprocher de la couleur observée sur différentes photos trouvées sur le web. Un jus Deep Grey est ensuite appliqué dans les creux et les arêtes sont éclairées avec du Bleu Pâle :

Le tableau de bord est moulé en plastique transparent. Sa face arrière est d’abord peinte en blanc puis du Maskol est déposé à l’emplacement de l'instrumentation. Il est peint avec le même mélange que le cockpit. Les différents cadrans sont prélevés sur la planche de décals fournie par le fabricant et mis en place. La vitre de chacun d’eux est découpée au Punch & Die dans une feuille d’acétate et collée au vernis brillant :

Le croupion, qui finalement ne sera pas bien visible, subit une rapide mise en couleur à base de Noir et de Marron sur une surface apprêtée en Dark Aluminium :

La casquette du tableau de bord a été refaite en carte plastique. La bâche qui la recouvre dans la réalité est faite en feuille de plomb, récupérée sur une vieille bouteille vin :

Après avoir collé les divers éléments qui recouvrent l’intrados du fuselage, les joints sont badigeonnés grossièrement de Surfacer appliqué au pinceau. Une fois sec, ils sont lissés à l’aide d’un coton-tige imbibé d’alcool. L’état de surface est, finalement, peaufiné à la paille de fer d’ébénisterie 000 :

Les pylônes qui ne recevront pas leur charge ont vu leur face inférieure améliorée à l’aide de différents profilés plastique :

La butée qui délimite le débattement de l’aile de la position mini à la position maxi est mal positionnée et ne permet pas d’obtenir la flèche maximale adéquate. Elle a, donc, été tout simplement supprimée à l’aide d’une fraise. Au final, les ailes étant collées, elle n’a plus aucune utilité :

Les joints d’étanchéité à la racine de l’aile sont fournies en vinyle. Trop souples pour être mises en place avec facilité, j’ai collé un morceau de carte plastique au dos pour rigidifier l’ensemble. Cette cale permet, par la même occasion, de rattraper l’épaisseur trop faible des pièces :

Le joint entre la partie fixe et la partie mobile de l’aile, même s’il existe dans la réalité, est bien trop important sur la maquette. De plus, le profil de l’aile au raccord avec l’antenne sur l’entrée d’air est trop épais. Une seule solution, amincir au papier de verre et araser à la fraise tout ce qui gène pour l’obtention d’un profil correct :

Après avoir délimité, à la bande cache, la zone à protéger, des pastilles sont découpées au Punch & Die et collées dans les angles. Il ne reste plus qu’à remplir avec des morceaux de scotch et à parfaire l’étanchéité à la jonction avec du Maskol :

La couleur de base de l’intrados est réalisée à partir d’un mélange de H314 et de Bleu. Il est dilué à environ 70 % à l’alcool pharmaceutique et appliqué en couches fines. On protège, ensuite, avec un vernis brillant en prévision de la suite :

Après la pose des décals et ces derniers étant bien secs, un jus Blue Dirt est diffusé par capillarité dans la gravure alors que les trappes reçoivent un jus Neutral Brown. Le surplus est essuyé avec un chiffon imbibé de White Spirit :

L’ombre dans les creux est accentuée avec un mélange de Bleu et d’Orange (on gardera une dominante bleue à ce mélange) fortement dilué à l’alcool afin de garder une certaine transparence. Certaines lignes de structure, notamment à l’arrière du fuselage, ont été surlignées avec ce même mélange :

Le centre des panneaux et les zones entre les différentes lignes de rivets sont éclaircies avec du H314. Ici aussi, la dilution est importante pour ne pas tomber dans l’excès. Il est plus facile de rajouter de la couleur que d’en enlever :

La patine du croupion débute en accentuant certaines lignes de structure et en réalisant des traces avec un mélange de Bleu et d’Orange, en gardant, cette fois, une dominante Orange :

J’ai rajouté les différents drains présents sur cette zone. Chose que j’aurais dû faire durant le montage et que j’ai complètement oubliée. Ils sont réalisés en micro-tubes de plusieurs diamètres. On reprend, ensuite, le mélange déjà utilisé à l’étape antérieure et on rajoute des traces à celles précédemment faites :

Du Noir est ajouté au mélange précédent afin d’accentuer certaines traces et lignes de structure. Les deux longues traînées sont dessinées avec du Deck Tan (XF-55 Tamiya). Puis leurs bordures sont reprises avec la mixture de Bleu et d’Orange :

Certaines gravures sont, ensuite, reprises avec un Jus Black Night, alors que d’autres ont reçu un jus Deep Brown. Des coulures à base d’Engine Oil sont faites autour des différents drains :

Les couleurs du camouflage n’existant pas encore lorsque j’ai commencé la peinture (c’est chose faite, maintenant, chez AKAN avec la référence 47764), il a fallu faire quelques mélanges. Le Marron Foncé est constitué de H72 (5 parts) légèrement assombri avec du H65 (1 part). Pour le Marron Clair, la base est du H66 (6 parts) assombri avec du H64 (1 part). La délimitation des teintes étant à bords légèrement flous, il est fait à main levée :

J’ai utilisé deux jus différents pour la gravure, en fonction de la couleur du camouflage. Pour le Marron Foncé, c’est du Neutral Brown qui est diffusé alors que pour le Marron Clair, j’ai pris du Deep Brown. Un jus Ochre est appliqué dans les lignes de rivets :

Afin de donner un peu plus de volume au modèle, chaque partie va recevoir une modulation. Pour cela, on va assombrir la zone en arrière de la gravure en déposant en couches fines du H95 Smoke, et éclaircir en avant de cette dernière en pulvérisant de la peinture à l’huile blanche, diluée au White Spirit, et ce, afin de garder une certaine transparence. On fera de même sur les ailes et le fuselage. On vient, ensuite, adoucir les effets en déposant des lavis d’encre acrylique, Ocre pour le Marron Clair et Raw Umber pour le Marron Foncé, diluées à l’alcool pour une meilleure adhérence et protégées, finalement, par une couche de vernis satiné :

Chaque panneau est éclaircie au H72 pour le Marron Foncé et au H66 pour le Marron Clair. Un glacis de peinture à l’huile Ocre vient fondre l’ensemble :

Des traces en H44 sont appliquées dans le sens du vent relatif, sur les ailes et le fuselage et les arêtes sont éclairées avec du H79. Ici, aussi, le travail se fait avec une peinture diluée à l’extrême, à l’alcool pharmaceutique, afin de ne pas tomber dans l’excès :

Des éraillures sont faites au pinceau, sur certaines trappes et sur l’aile, à l’endroit où elle pivote, avec des peintures acryliques : Ocre pour le Marron Clair et Ocre Vert pour le Marron Foncé. La dilution se fait à l’eau plus du retardateur acrylique afin d’avoir un temps de séchage plus long et, ainsi, faciliter l’application :

Des salissures, en XF-69, sont faites autour du bossage du pivot de l’aile ainsi qu’à l’endroit où cette dernière passe dans le fuselage. Un glacis à l’huile Bitume est pulvérisée sur cette zone pour lui donner une apparence huileuse. L’effet gras est renforcé en diffusant du Streaking Grime, dilué au diluant Ammo-Mig, dans la gravure et dans les lignes de rivets environnantes :

Comme on peut le voir sur certaines photos, le cône semble plus sensible aux outrages du temps que le reste de la cellule, je me suis donc lâché un peu plus sur la patine. Pour ce faire, Du Deck Tan est appliqué en guise de base. Du Mr Masking Sol NEO de chez Gunze est tapoté sur la surface à l’aide d’un morceau de mousse et le tout est recouvert d’une couche de H311. Une fois bien sec, on retire le Neo en le frottant avec un coton-tige ou un chiffon. Du Neo est à nouveau déposé et du Blanc est pulvérisée. On retire le Neo et on complète avec des voiles de Blanc jusqu’à obtention du résultat souhaité :

Le train d’atterrissage est peint en H308 et les jantes sont en H340. Différents jus sont diffusés dans les creux pour donner du volume. La jonction jante/pneu est empoussiérée au pigment Light Dust de chez Mig fixé à l’Essence F. Ce même pigment est déposé dans les rainures des pneus qui, au passage, ont une épaisseur plus petite que les jantes ce qui fait que ces dernières débordent légèrement. La mise en place dans les puits, si elle ne pose aucun problème pour le train avant, fut particulièrement laborieuse pour le train principal. Rien n’ayant été prévu par le fabricant pour avoir un calage des jambes optimal, il a fallu procéder par tâtonnement pour arriver à avoir quelque chose de correct :

Les caches FOD sont réalisés dans de la carte plastique de 0,2 mm d’épaisseur. Les renforts sont faits en profilés plastique. Ils sont peints en Rouge orangé. À défaut d’avoir les décals adéquats, le numéro de l’avion est peint au pinceau :

Les barres de maintien des verrières sont réalisées en scratch à l’aide de profilé plastique rond alors que les portes-bidon (référence 48105) et les cales de roue (référence 48108) proviennent de chez Advanced Modeling. Ils sont moulés en résine et sont d’une extrême finesse :